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Patricia DELATTRE - Psychologue

Psychologue clinicienne pour enfants, adolescents et adultes - Cabinet : 18 rue Creton 80000 AMIENS - Tél. : 06.34.23.89.18 - Mail : patricia.delattre@yahoo.fr

Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur

Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur
Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur
Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur
Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur
Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur
Journée de sensibilisation à l'autisme... ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur

Journée de sensibilisation à l’autisme…

J’ai envie de partager avec vous ce que j’observe actuellement des quelques personnes asperger que j’ai la chance d’accompagner… une chance oui car elles m’amènent à m’améliorer sans cesse, sur le plan humain et à pousser mes connaissances scientifiques… Ces personnes sensibles, créatives, avec un moteur de Ferrari en guise de cerveau, et parfois la sensation d’un corps de 2 CV pour certains gestes ou communiquer, ont pour la plupart un soulagement à voir aujourd’hui le monde ralenti… Moins de voitures, moins de vacarme, davantage de chants d'oiseaux...

Inutile certainement de vous dire que mon billet d’humeur n’a rien de données scientifiques mais nos observations cliniques peuvent faire l’objet d’une recherche après-coup, après la sortie de cette crise sanitaire, alors allons-y, accompagnons et observons…

Il y a bien eu aussi pour eux, la phase choc au début de la crise sanitaire, devoir choisir le lieu du confinement, s’adapter au changement, bousculés dans leurs habitudes, a pu les mettre en panique… leur donner aussi l’impression de revivre des situations douloureuses de contrainte, lié aux souvenirs d’hospitalisation et/ou de rejet pour certains… l’impression d’être abandonné dans un monde déshumanisé, où les gens meurent seuls dans des hôpitaux surchargés avec des soignants à bouts de force…

Et puis leur esprit critique, mélange savant de rationalisation et d’intelligence émotionnelle a repris le dessus. La peur et l’angoisse de demain ont cédé place à la quiétude… car après tout, ils savent vivre seul, dans leur bulle… et si autrefois leur entourage ne comprenait pas leur besoin de solitude, de lenteur d’exécution… et bien ce sont peut-être aujourd’hui eux la norme à vivre le moment présent avec calme et sérénité… La manière d’être au monde qui semble actuellement la plus adaptée pour faire face à la crise, ne ressemble-t-elle pas à leur façon d’être naturelle ?

Oui le monde allait trop vite, oui les gens n’allait pas assez vite à comprendre, à intégrer l’urgence climatique pour changer leurs habitudes, n’allait pas assez vite à donner un autre sens à leur vie que celui de courir, toujours courir pour vite vite arriver à faire, toujours plus, sans trop se soucier de faire mal, de se faire mal, de faire mal aux autres, mal à la planète… Oui ils se sentaient emmurés dans un  corps qui n’arrive pas à formuler aux autres tout ce bombardement d’informations qui leur arrivaient de partout... et cette compréhension du monde qu’ils ont tenté d’alerter, se heurtait à leur sensorialité atypique, et irritaient leur peau, yeux, conduit auditif, système nerveux central, système digestif, etc…

Oui pour calmer le monde intérieur, il est nécessaire de ralentir le monde extérieur… comme le titre de ce précieux livre de Bruno Gepner, chercheur au CNRS, pédopsychiatre et psychiatre spécialiste de l’autisme…

Aujourd’hui beaucoup d’entre nous se tournent vers le bouddhisme, la méditation, toutes ces pratiques ritualisés religieuses et/ou philosophiques qui font ralentir notre pensée, calme notre bouillonnement intérieur ou le dynamise. Cette harmonie de temps, de rythmes, ou comment nous accorder en couple, entre amis, entre collègues, c’est ce que nous recherchons actuellement, et c’est ce que les autistes clament avoir besoin, avec les chercheurs, depuis déjà des décennies... Ralentir le monde extérieur, calme le monde intérieur… et l’inverse est aussi pertinent.

Oui la respiration, les paroles, les échanges, les sorties vont plus lentement et curieusement les échanges sont plus productifs, les gens déploient avec une rapidité surprenante une énergie créatrice, pour mieux vivre ou aider les autres, avec humilité, empathie, par compassion et avec joie et gratitude… comme les enfants qui jouent… pour explorer, apprendre, développer leurs habiletés et concevoir avec imagination, sens du détail, audace, de nouvelles choses, belles et utiles.

Alors en cette journée de l’autisme, je vous souhaite du temps… et d'en profiter pleinement maintenant (et après le confinement), comme lors de mes vœux de l’an dernier ;-) :

« Même si le temps nous est parfois imposé par nos responsabilités, et défini par les lois de la nature, je vous souhaite une année harmonieuse, rythmée par les saisons et les rituels qui nous offrent avec leur éternel recommencement, motivation et sérénité.

Je vous souhaite le temps de la création, de l’émerveillement, lors de vos voyages, loin de votre routine, mais aussi de belles surprises lors de vos moments de retrait et de solitude…

Je vous souhaite le temps de la méditation, du retour sur soi, sur l’action, le temps des souvenirs, de la mémoire…

Je vous souhaite le temps projeté, celui des rêves et des promesses, de l’engagement, d’influencer, voire renverser son temps…

Et je vous souhaite du temps partagé, des débats, de l’action solidaire, mais aussi des agapes, et des fous-rire ! »

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